L’Angola renforce sa lutte contre la désinformation autour de la COVID-19
Luanda – Joana Domingos avait depuis longtemps cessé de croire aux informations officielles sur la COVID-19 provenant des autorités nationales de son pays, l’Angola.
La mère de deux enfants était convaincue que le vaccin anti-COVID-19 faisait partie d’un plan mondial visant à exterminer les personnes les plus vulnérables – une désinformation reçue par le biais des SMS envoyés sur le téléphone portable.
« J’étais très troublée et effrayée par la possibilité que mes enfants et moi-même puissions mourir des suites de la COVID-19 », se souvient-elle, décrivant comment elle s’est barricadée avec sa famille dans leur maison dans la capitale du pays, Luanda. Avant d’ajouter : « J’ai décidé d’arrêter de travailler et j’ai interdit à mes enfants de retourner à l’école afin d’éliminer tout risque d’exposition au virus de la COVID-19. »
Les risques que la désinformation fait peser sur la santé publique et sur la riposte à la pandémie en Angola ont amené l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Ministère de la Santé à créer le projet Alliance COVID-19, une nouvelle initiative dont le but est de protéger la population des dangers que représentent les rumeurs et les informations déformées.
Lancé en juillet 2020, pour assurer un suivi régulier des informations qui circulent autour de la pandémie sur les réseaux sociaux, le projet Alliance COVID-19 a mis en place Factos Saúde, une plateforme de lutte contre la désinformation. Cette plateforme fait appel à un réseau stratégique de partenaires pour non seulement surveiller et réfuter les informations erronées, mais également pour engager le dialogue sur les réseaux sociaux et dans les communautés.
La plateforme Factos Saúde a été capitale pour détecter les rumeurs, assurer l’écoute sociale et soutenir l’éducation, ainsi que la sensibilisation autour de la santé et du bien-être. Depuis son lancement, Factos Saúde a produit et diffusé 150 documents et contenus audiovisuels, visant à réfuter les fausses idées qui ont été largement partagés sur Facebook et WhatsApp.
« L’initiative de lutte contre la désinformation autour de la COVID-19 a été cruciale pour à la fois repérer et dénoncer les rumeurs, mais aussi pour donner du crédit aux voix des autorités sanitaires dans la lutte contre cette pandémie », souligne la Dre Djamila Cabral, Représentante de l’OMS en Angola. « Nous avons tous la responsabilité de veiller à ce que nos populations soient correctement éduquées et protégées contre les informations sanitaires fausses qui n’ont aucun fondement ».
Factos Saúde partage chaque semaine, avec les partenaires impliqués dans la riposte à la pandémie, un rapport sur les documents et contenus audiovisuels diffusés. La plateforme utilise sa page Facebook, très visitée, pour réfuter les informations erronées. Il est prévu d’étendre sa présence sur Twitter et sur Instagram et de créer une ligne d’assistance téléphonique sur WhatsApp.
En vue d’assurer la durabilité de la nouvelle approche de gestion des rumeurs, l’OMS, en collaboration avec l’Alliance pour la gestion de l’infodémie, appuie des séries de formation sur la gestion de l’infodémie à l’attention des techniciens du Ministère de la santé impliqués dans la riposte à la pandémie. Cinq sessions ont été organisées jusqu’à présent pour préparer les techniciens à détecter les rumeurs véhiculant de fausses informations sur la santé et à les débusquer le plus tôt possible.
Avec l’appui de l’OMS, le Ministère de la Santé a annoncé des plans visant à s’appuyer sur cette expérience pour créer un laboratoire de gestion des rumeurs capable de traquer, de surveiller et de réfuter les rumeurs liées à la santé, en particulier dans les situations de crises sanitaires et d’urgences autres que la COVID-19. L’espoir est que ce laboratoire puisse jouer un rôle crucial dans la promotion de la santé et du bien-être des Angolais.
« L’OMS continuera de veiller à ce que les populations soient protégées contre la désinformation, un phénomène qui entrave les efforts de riposte à la pandémie et perturbe la santé mentale de nos familles », a indiqué la Dre Cabral.
Un an après que Joana suit régulièrement la plateforme Factos Saúde, elle se dit mieux informée et en meilleure santé.
« Je pense que si j’avais eu accès à Factos Saúde à ce moment-là, » dit-elle, « je n’aurais pas pris de décisions hâtives, ni souffert de la psychose liée aux mesures recommandées par les autorités sanitaires. »
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